L’industrie du camionnage réclame des mesures d’allègement face aux tarifs douaniers
- La Rédaction
- 4 mars
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Source: l’Alliance canadienne du camionnage (ACC).
Les tarifs de 25 % annoncés hier soir par le président américain Trump risquent de dévaster une industrie du camionnage déjà fragilisée par la pire économie du transport de marchandises depuis 40 ans.
« L’imposition de tarifs généralisés sur les marchandises de nos clients à destination des fournisseurs et consommateurs américains aura des effets désastreux sur nos membres et sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Plus ces tarifs dureront, plus la pression sur les transporteurs augmentera, entraînant des pertes d’emplois et la fermeture définitive de flottes », a déclaré Stephen Laskowski, président et chef de la direction de l’Alliance canadienne du camionnage (ACC).
Le camionnage assure la majorité des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis, représentant 70 % de la valeur totale des marchandises transportées. En mars 2024, le commerce bilatéral entre les deux pays, tous modes de transport confondus, atteignait 77 milliards de dollars.
Selon des enquêtes récentes menées auprès de transporteurs par diverses associations de camionnage, des entreprises de certaines provinces ont signalé des annulations de commandes allant de 20 à 80 % dans les semaines précédant l’annonce des tarifs. En conséquence, plusieurs transporteurs ont déjà commencé à licencier des employés. En Ontario, par exemple, un transporteur sur trois interrogé indique avoir procédé à des mises à pied, une tendance qui devrait s’accentuer dans les semaines à venir.
Face à cette crise, l’ACC exhorte le gouvernement du Canada à instaurer immédiatement des mesures temporaires pour alléger le fardeau de l’industrie du camionnage :
• Supprimer immédiatement la taxe sur le carbone, particulièrement à l’approche d’une nouvelle hausse prévue le 1ᵉʳ avril.
• En parallèle, réduire ou abolir la taxe d’accise fédérale sur le diesel, une taxe qui n’a aucune utilité en matière de politique publique.
• Mettre en place un programme de mesures fiscales d’allègement à l’échelle nationale pour l’industrie du transport routier, incluant les taxes provinciales sur le carburant diesel, les frais réglementaires et les pratiques d’approvisionnement du gouvernement.
• Augmenter la déductibilité des repas sur la route à 100 % pour les camionneurs faisant face à une baisse de la demande.
• S’assurer que toute aide gouvernementale, notamment les programmes de partage du travail, soit strictement réservée aux employés sur la paie ou aux travailleurs autonomes ayant volontairement adhéré à l’assurance-emploi, afin d’éviter toute exploitation par l’économie clandestine ou les transporteurs ne respectant pas les lois fiscales et du travail, comme cela s’est produit avec les subventions salariales durant la pandémie.
L’élimination de la taxe sur le carbone permettrait à une entreprise de transport d’économiser entre 15 000 et 20 000 dollars par camion, chaque année. Pour un petit transporteur exploitant cinq camions, cela représente un fardeau supplémentaire de 75 000 à 100 000 dollars. Cette situation est exacerbée par les conditions actuelles du marché, où de plus en plus de transporteurs dépendent du marché au comptant pour assurer leur survie.
« Nous avons besoin d’un plan d’urgence à court terme, qui commence par ces mesures fiscales, mais nous devons aussi envisager des solutions à long terme pour améliorer la productivité et l’efficacité de notre industrie », ajoute Laskowski. « Le projet pilote visant à éliminer les barrières au commerce interprovincial est un bon point de départ, mais avec l’imposition de ces tarifs, nous devons accélérer toutes les solutions qui amélioreront la compétitivité de notre secteur dès maintenant. »