Travailleurs étrangers temporaires : 22 organisations demandent un moratoire pour protéger l’économie du Québec
- La Rédaction

- 14 juin
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Source: FCCQ
Montréal, juin 2025 – Alors que des centaines d’entreprises québécoises font face à la perte de travailleurs étrangers temporaires, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et 21 organisations partenaires lancent un appel urgent aux gouvernements fédéral et provincial.
Dans une lettre adressée aux ministres Patty Hajdu et Jean-François Roberge, elles réclament :
• Un moratoire immédiat sur les nouvelles restrictions du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET);
• Des mesures transitoires pour retenir les travailleurs déjà en poste;
• Une voie d’accès à la résidence permanente pour les travailleurs expérimentés.

« Il est incohérent de vouloir stimuler la productivité tout en coupant l’accès à la main-d’œuvre essentielle. Ces restrictions doivent être suspendues, sans délai », déclare Véronique Proulx, PDG de la FCCQ.
Ce front commun vise à éviter des conséquences économiques majeures et à protéger les chaînes d’approvisionnement dans des secteurs clés comme le transport, la transformation alimentaire et la construction.

Voici la lettre:
Lettre adressée à l'Honorable Patty Hajdu, ministre de l’Emploi et des Familles du Canada et Monsieur Jean-François Roberge, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec.
Les entreprises québécoises sont très inquiètes des restrictions récentes relatives aux programmes de travailleurs étrangers temporaires de la part des deux ordres gouvernementaux et de l’incidence que cela aura sur leurs activités et l’économie. Par la présente, les organisations signataires, représentant des centaines de milliers d’entreprises et de municipalités, faisons la demande urgente d’adopter un moratoire et de reculer sur les récentes restrictions.
Tout d’abord, le Québec est confronté à des défis démographiques importants, notamment un besoin grandissant de main-d’œuvre qualifiée. Les analyses économiques du Conseil du patronat du Québec montrent qu’en 2024, seulement 93 jeunes pourraient entrer sur le marché du travail pour 100 possibles départs à la retraite. Sans immigration, impossible de combler ce déficit démographique.
De plus, le taux de chômage est de 5,8 % au Québec tandis que le taux de postes vacants a augmenté de 5,1 % au 4e trimestre de 2024 par rapport au trimestre précédent1. De même, le gouvernement du Québec évalue que sur 500 métiers et professions, plus de la moitié présentent un déficit de main-d’œuvre, un état de fait qui se poursuivra jusqu’en 2028, au minimum. Ces données confirment que les travailleurs récemment disponibles sur le marché du travail ne peuvent pas, à court terme, pourvoir les postes laissés vacants par les travailleurs étrangers temporaires (TET), particulièrement en région.
Ensuite, selon un récent sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) auprès de 1 128 entreprises québécoises, 90 % des PME qui utilisent le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) ne pensent pas pouvoir remplacer les travailleurs qu’elles perdront.
Un sondage de la FCCQ révélait qu’avec la perte de ces travailleurs, 64 % des entreprises répondantes prévoyaient être contraintes de, soit ou à la fois, refuser ou perdre des contrats, réduire leur production et/ou fermer un quart de travail.
En vue de renouveler ou d’obtenir des travailleurs étrangers temporaires pour la saison 2026, la période actuelle est cruciale pour les entreprises, notamment en région, tel que reconnu par le gouvernement québécois lors de la publication du cahier de consultation sur la planification pluriannuelle de l’immigration 2026-2029. Force est de constater qu’il y a beaucoup d’inquiétudes dans l’air et que les répercussions sur l’économie pourraient être dramatiques. Dans un contexte de guerre tarifaire qui crée une grande incertitude économique, nuire aux entreprises et à leur productivité avec les restrictions imposées au PTET compromet non seulement la situation économique actuelle du Québec, mais aussi son avenir.
C’est pourquoi nous unissons nos voix pour vous demander :
D’adopter un moratoire immédiat sur les restrictions au PTET :
Rétablir à 2 ans la durée maximale d’emploi pour les postes à bas salaire;
Rétablir à 20 % la limite du nombre de travailleurs étrangers temporaires (TET) dans les postes à bas salaire, du moins dans les régions, indépendamment du secteur ou de la durée du contrat;
Rétablir la liste de traitement simplifié et ses modalités d’utilisation qui prévalaient avant septembre 2024;
Ramener au salaire moyen du Québec, le seuil déterminant le volet des postes à haut salaire du Programme des travailleurs étrangers temporaires;
Stopper la suspension de traitement des études d’impact sur le marché du travail (EIMT) pour les régions qui ont été restreintes.
Mettre en œuvre des mesures permettant aux employeurs de conserver leurs travailleurs étrangers déjà présents au Canada (clause d’antériorité), afin de préserver la continuité de la main-d’œuvre et de répondre aux besoins réels du marché du travail.
Créer une voie d’accès à la résidence permanente pour les travailleurs étrangers temporaires peu qualifiés qui ont maintenu leur statut légal et acquis une expérience professionnelle au Canada.
Ces modifications sont urgentes pour l’économie du Québec et du Canada.
Cosignataires
Fédération des chambres de commerce du Québec
Véronique Proulx
Présidente-directrice générale
Conseil du Patronat du Québec
Marie-Claude Perreault, CRIA
Présidente et cheffe de la direction par intérim
Fédération canadienne des entreprises indépendantes
François Vincent
Vice-président, Québec
Alliance pour la main-d'oeuvre étrangère
Anne-Renée Meloche
Vice-présidente ressource humaine et communications
Groupe Meloche
Porte-parole de l’Alliance pour la main-d’oeuvre étrangère
Fédération québécoise des municipalités
Jacques Demers
Président de la Fédération québécoise des municipalités
Maire de Sainte-Catherine-de-Hatley
Préfet de la MRC de Memphrémagog
Union des municipalités du Québec
Guillaume Tremblay
Président de l’Union des municipalités du Québec
Maire de Mascouche
Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec
Pierre Graff
Président-directeur général
Regroupement des sociétés de développement commercial du Québec
Eve-Marie Marchand
Présidente
Association Hôtellerie du Québec
Véronyque Tremblay
Présidente-directrice générale
Association des détaillants en alimentation du Québec
Pierre-Alexandre Blouin
Président-directeur général
Association Restauration Québec
Martin Vézina
Vice-président, Affaires publiques et gouvernementales
Association du camionnage du Québec
Marc Cadieux, LL.B.
Président-directeur générale
Aéro Montréal
Mélanie Lussier
Présidente-directrice générale
Association des écoles de conduite du Québec
Marc Thomson
Directeur général
Charl-Pol inc.
Gabriel Tremblay
Directeur général
Les Entreprises Albert Cloutier Ltée.
Félicité Donyo
Présidente
Metro inc.
Geneviève Bich
Vice-présidente, ressources humaines
Dodec
Marie-Jeanne Bonneau
Directrice générale adjointe
FABMEC
Claude Gagné
Directeur général
Teknion Roy & Breton
Frédéric Marier
Président-directeur général
Lepage Millwork
François-Xavier Bonneville
Directeur général
Groupe Proco Inc.
Jean-Denis Toupin
Directeur général
MEDIAL Services-Conseil Santé Sécurité Inc.
Marcel Curodeau
Président fondateur
Métal Marquis
Patrick Perreault
Président-directeur général
CIF Métal Ltée
Claude Blanchet
Président-directeur général
Conseil canadien du commerce de détail
Michel Rochette
Président – Québec



