Lettre d’opinion: Transport routier – créer le chaos pour imposer les camions autonomes
- La Rédaction

- 25 août
- 2 min de lecture

•Lettre d’opinion
(Créer le problème, imposer la solution)
•Titre : Transport routier – créer le chaos pour imposer les camions autonomes
•Natalie Nat
Citoyenne québécoise
Depuis plus de vingt ans, je suis dans le transport routier. J’ai vu l’industrie évoluer, et malheureusement, se détériorer. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement une question d’économie ou de logistique : c’est une question de sécurité publique.
Depuis quelques années, on a laissé entrer sur les routes nord-américaines des chauffeurs sans réelle expérience, parfois même sans permis valide ou obtenus par des moyens douteux. Certains sont arrivés illégalement, d’autres ont reçu des accès accélérés au volant de véhicules lourds sans formation adéquate. Résultat : trop d’accidents, trop de vies perdues, trop de chaos sur les routes.
Et c’est là que le scénario devient prévisible. On crée un problème – un système de transport saturé de chauffeurs mal préparés, qui multiplient les erreurs et provoquent des drames – et ensuite, on amène « la solution » toute prête : les camions autonomes. Présentés comme plus sécuritaires, plus fiables, capables de rouler sans pause et sans erreur humaine.
Mais posons-nous la vraie question : est-ce que le problème vient vraiment des chauffeurs, ou bien de la façon dont on a volontairement affaibli les critères d’entrée dans la profession? Les transporteurs expérimentés, les conducteurs formés, ceux qui connaissent le métier, ne posent pas ces problèmes. Ce sont les décisions politiques et économiques qui ont ouvert la porte au désordre.
Alors, la solution, est-ce vraiment de remplacer des milliers d’emplois par des machines? Ou est-ce qu’on assiste à une stratégie bien connue : créer le chaos pour imposer une transformation que les citoyens n’auraient jamais acceptée autrement?
Un camion autonome, ce n’est pas seulement une question de technologie. C’est aussi :
La disparition progressive d’un métier qui fait vivre des centaines de milliers de familles.
Le contrôle accru des grandes entreprises et des géants de la technologie sur nos routes et notre économie.
Et au final, moins de sécurité pour le public, parce qu’aucun logiciel ne remplacera jamais l’expérience et le jugement d’un chauffeur de métier.
Il est temps d’ouvrir les yeux. Le transport routier ne s’effondre pas tout seul : il est affaibli de l’intérieur. Et si on ne dit rien, demain, on se réveillera avec des autoroutes contrôlées par des camions sans conducteurs, pendant que ceux qui avaient l’expérience et la passion du métier auront été écartés.
On doit cesser d’accepter ces solutions imposées, qui ne servent pas l’intérêt public mais des intérêts économiques bien précis. Parce qu’au fond, le vrai problème n’a jamais été les chauffeurs compétents. Le vrai problème, c’est la manipulation qui fragilise un système pour mieux justifier son remplacement.



