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Le Canada est à l’avant-garde du camionnage robotisé

  • Photo du rédacteur: La Rédaction
    La Rédaction
  • il y a 6 jours
  • 5 min de lecture

Article de La Presse canadienne


Il est possible d’apercevoir un camion fourgon dans les rues entre Toronto et Brampton, en Ontario, sans que personne ne soit derrière le volant.


Équipé de plus de deux douzaines de caméras, de radars et de “lidar” – un système de mesure de la distance par laser – le véhicule transporte quotidiennement des produits alimentaires depuis un entrepôt automatisé d’un supermarché Loblawd'Etobicoke jusqu'à son siège social, situé à 25 kilomètres à l'ouest de la ville.



Arborant un logo violet, le camion appartient à Gatik, une entreprise de camionnage autonome basée en Californie, dont les bureaux sont situés à 10 minutes en voiture du magasin.


“Nous sommes très bien implantés au Canada depuis cinq ou six ans”, indique Rich Steiner, porte-parole de Gatik, qui a mis en service son premier camion autonome pour Loblaw en 2020.


Cinq des six camions fourgons de l’entreprise en Ontario transportent des marchandises d’un centre de distribution de Loblaw vers des détaillants sur des itinéraires fixes dans la région du Grand Toronto, tous de manière autonome, mais avec un conducteur de sécurité à bord.

Gatik est l’une des nombreuses entreprises qui propulsent le Canada à l’avant-garde du camionnage autonome, avec des camions autoguidés propulsés par une technologie locale déjà en circulation en Ontario et au Texas.


Cependant, les questions de sécurité et de réglementation continuent de poser des problèmes à cette industrie naissante.

Il n’y a pas que les entreprises satellites qui exercent leurs activités au Canada.


NuPort Robotics s’est associée à Canadian Tire pour un projet pilote visant à transporter des marchandises dans un centre de distribution au nord de Toronto. Une semi-remorque effectue des tests sur des routes privées pour apprendre à transporter des marchandises “comme un taxi pour le fret et le réagencement des conteneurs”, affirme le directeur général Raghavender Sahdev.


“Nous sommes très bien implantés au Canada depuis cinq ou six ans”, indique Rich Steiner, porte-parole de Gatik, qui a mis en service son premier camion autonome pour Loblaw en 2020.


Cinq des six camions fourgons de l’entreprise en Ontario transportent des marchandises d’un centre de distribution de Loblaw vers des détaillants sur des itinéraires fixes dans la région du Grand Toronto, tous de manière autonome, mais avec un conducteur de sécurité à bord.


Gatik est l’une des nombreuses entreprises qui propulsent le Canada à l’avant-garde du camionnage autonome, avec des camions autoguidés propulsés par une technologie locale déjà en circulation en Ontario et au Texas.


Cependant, les questions de sécurité et de réglementation continuent de poser des problèmes à cette industrie naissante.

Il n’y a pas que les entreprises satellites qui exercent leurs activités au Canada.


NuPort Robotics s’est associée à Canadian Tire pour un projet pilote visant à transporter des marchandises dans un centre de distribution au nord de Toronto. Une semi-remorque effectue des tests sur des routes privées pour apprendre à transporter des marchandises “comme un taxi pour le fret et le réagencement des conteneurs”, affirme le directeur général Raghavender Sahdev.


Waabi Innovation pourrait bien être le fleuron du camionnage autonome au Canada. Lancée à Toronto il y a quatre ans, cette jeune pousse spécialisée dans l'intelligence artificielle exploite actuellement une douzaine de camions autonomes entre les régions de Dallas et de Houston pour Uber Freight.


Soutenue par 200 employés et un financement de 375 millions $ provenant de partenaires, tels qu'Uber, Nvidia, Volvo et Porsche, l'entreprise se lance désormais dans une course au déploiement commercial du premier camion longue distance sans conducteur au Texas. Elle prévoit de le faire vers la fin de l'année.


“Le secteur est mûr pour cette technologie”, croit la présidente-directrice générale de Waabi Innovation et professeure d'informatique à l'Université de Toronto, Raquel Urtasun.


Les camions robotisés offrent des avantages importants, selon leurs promoteurs.

Dans un contexte de pénurie de chauffeurs, qui devrait dépasser 40 000 par année d’ici 2030, les véhicules sans conducteur réduisent considérablement les besoins en main-d’œuvre des employeurs.


Les camions autonomes ont également tendance à conduire de manière plus efficace. Les économies de carburant peuvent atteindre jusqu'à 20 %, rapporte M. Sahdev.


Par ailleurs, le marché est énorme. Selon l'American Trucking Association, les revenus du fret routier s'élèveront à 987 milliards $ aux États-Unis en 2023. Plus de la moitié des États américains autorisent les camions autonomes à circuler sur leurs routes – avec un conducteur de sécurité.


Jusqu'à présent, l'Ontario est la seule province canadienne à autoriser cette pratique, par l’entremise d'un projet pilote qui réglemente les essais de véhicules autonomes, y compris ceux qui n'ont personne à bord.


Des doutes sur la sécurité


Il y a ensuite la question persistante de la sécurité.


D'une part, les logiciels de conduite autonome sont exempts de défauts humains. “Nos camions robots ne se fatiguent pas et ils ne sont pas distraits”, souligne le porte-parole de Gatik.

D'autre part, les véhicules automatisés présentent des défauts qui leur sont propres.


En avril 2022, un camion autonome de la compagnie TuSimple a effectué un virage à gauche serré en traversant une voie sur une autoroute de l'Arizona, percutant une barrière en béton. L'entreprise a déclaré que son système informatique et le conducteur de sécurité étaient tous deux responsables de l'incident, qui n'a pas fait de blessés.


Si les véhicules autonomes sont globalement moins susceptibles d'avoir un accident, ils ont tendance à moins bien s'en sortir que les véhicules à conduite humaine dans les conditions de faible luminosité et les virages à gauche, selon une analyse publiée l'année dernière dans la revue Nature.


Les systèmes automatisés ont également plus de mal à détecter les enfants et les personnes à la peau foncée. De plus, la neige et le brouillard gênent les capteurs visuels, ce qui constitue une préoccupation au Canada.


Jusqu'à présent, les gros camions autonomes ont évité de graves accidents, selon l'organisation américaine Advocates for Highway Safety.


“Un véhicule autonome ne peut pas toujours déterminer la meilleure façon de fonctionner dans ces conditions. La sécurité est un problème surtout dans les régions où les environnements sont difficiles”, indique Sidney Givigi, professeur de robotique et d'apprentissage automatique à l'École d'informatique de l'Université Queen's.

Waabi Innovation pense avoir trouvé la solution.


L’entreprise est la seule à utiliser ce qu'elle appelle AV 2.0, un système d'IA générative qui lui permet de “raisonner” plutôt que de s'appuyer sur des réponses préprogrammées qui s'avèrent “fragiles”et non évolutives, précise Mme Urtasun.


Au lieu d'accumuler des kilomètres et de consommer du carburant sur des routes réelles pour collecter des données, les algorithmes de Waabi élaborent d'innombrables scénarios pour simuler des problèmes et tester la réponse du véhicule.


Mme Urtasun compare les avancées de son modèle à celles de ChatGPT par rapport aux moteurs de recherche traditionnels.


“C'est une approche extrêmement puissante et plus humaine. Elle choisit l'action la plus sûre en une fraction de seconde”, soutient-elle.

La question est de savoir si les camions robotisés présentent moins de risques que ceux avec des personnes au volant.


Mme Urtasun pense que la présence sur les routes canadiennes de plus de semi-remorques autonomes, voire sans conducteur, n'est qu'une question de temps.

 
 
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